Le badminton : tout savoir sur ce sport rapide et stratégique

Le badminton est un sport de raquette qui se joue en intérieur, opposant deux joueurs (en simple) ou deux paires (en double), séparés par un filet. Les joueurs frappent un volant avec leur raquette pour l’envoyer dans le camp adverse, sans qu’il ne touche le sol. Ce sport, reconnu pour sa rapidité et son intensité, combine adresse, stratégie et endurance.

Voici ce qui fait du badminton un sport unique :

• C’est le sport de raquette le plus rapide au monde (record de 426 km/h en match officiel)
• Il est pratiqué par près de 400 millions de personnes à travers le monde
• Il demande une excellente condition physique malgré son apparente simplicité
• Il est accessible à tous les âges et niveaux, du loisir à la compétition olympique
• C’est un sport complet qui développe coordination, réflexes et endurance

Découvrons ensemble tous les aspects de ce sport fascinant, de son histoire à ses techniques les plus avancées.

Histoire du badminton

Le badminton tire son nom de “Badminton House”, un château du Gloucestershire en Angleterre où le jeu a été codifié en 1873 par des officiers britanniques revenus des Indes. Ces militaires s’inspirèrent d’un jeu indien appelé “poona” qu’ils avaient découvert durant leur service. Aujourd’hui, des boutiques spécialisées comme Sakurasport proposent tout l’équipement nécessaire pour pratiquer ce sport dont les origines remontent à plusieurs siècles.

Mais les origines du badminton remontent bien plus loin dans l’histoire. Des jeux similaires existaient déjà :

• En Chine, il y a plus de 2000 ans, avec un jeu appelé “ti jian zi”
• Au Japon médiéval, avec le “hanetsuki”
• En Europe, avec le “battledore and shuttlecock” pratiqué dès le Moyen Âge

La première codification officielle des règles date de 1877, et les premiers championnats en France ont eu lieu à Dieppe en 1908. La Fédération Internationale de Badminton (aujourd’hui BWF – Badminton World Federation) a été créée en 1934 avec neuf nations fondatrices.

Le badminton est devenu sport olympique officiel aux Jeux de Barcelone en 1992, après avoir été sport de démonstration à Munich en 1972. Aujourd’hui, cinq disciplines sont représentées aux Jeux Olympiques : simple hommes, simple dames, double hommes, double dames et double mixte.

L’évolution du badminton a été marquée par la domination progressive des nations asiatiques, notamment la Chine, l’Indonésie, la Malaisie, le Japon et la Corée du Sud. En Europe, le Danemark reste la nation phare, tandis que l’Espagnole Carolina Marín a brisé l’hégémonie asiatique en devenant championne olympique en 2016.

Règles du badminton : principes et déroulement des matchs

Le badminton se joue selon des règles précises qui garantissent l’équité et la fluidité du jeu.

Format des matchs : Une partie se dispute au meilleur des trois sets. Chaque set se joue en 21 points. En cas d’égalité à 20-20, il faut deux points d’écart pour gagner, avec une limite à 30 points (à 29-29, le 30e point est décisif).

Début de match : Un tirage au sort détermine qui sert en premier ou choisit son côté de terrain. Les joueurs changent de côté à la fin de chaque set et au milieu du troisième set (quand un joueur atteint 11 points).

Le service : Le service doit être exécuté en frappant le volant en-dessous de 1,15 m de hauteur (règle modifiée en 2018). La base du volant doit être frappée en premier. Le service est toujours diagonal et doit atterrir dans la zone de service adverse appropriée.

Zone de service :

• En simple : zone rectangulaire délimitée par la ligne de service courte, la ligne de service longue, la ligne centrale et la ligne de côté pour le simple
• En double : zone plus large incluant le couloir de côté, mais toujours délimitée par les lignes de service courte et longue

Alternance du service :

• En simple : le serveur sert depuis la droite quand son score est pair, depuis la gauche quand son score est impair
• En double : un seul joueur par équipe sert pendant toute la durée d’un “tour de service”. L’équipe qui gagne un point garde le service, l’équipe qui perd le point perd le service

Les fautes principales :

• Le volant tombe en dehors des limites du terrain
• Le volant passe à travers ou sous le filet
• Le joueur touche le filet ou les poteaux avec son corps ou sa raquette
• Le joueur frappe le volant dans le camp adverse
• Le joueur frappe deux fois consécutives le volant
• Le volant touche le plafond ou les murs
• Le volant touche le corps d’un joueur

Les interruptions : Une pause de 60 secondes est autorisée quand le premier joueur atteint 11 points dans un set. Entre les sets, les joueurs bénéficient d’une pause de 120 secondes.

Le système de comptage actuel (21 points avec point direct) a remplacé en 2008 l’ancien système à 15 points (hommes) ou 11 points (femmes) où seul le serveur pouvait marquer un point.

Matériel et équipement utilisé au badminton

Le choix du matériel adapté est essentiel pour profiter pleinement du badminton et progresser.

Les raquettes

Les raquettes de badminton sont légères (65 à 95 grammes) et mesurent environ 65 cm de long. Elles se composent :

• D’un manche (grip) généralement recouvert d’une bande adhérente pour améliorer la prise en main
• D’un shaft (tige) plus ou moins flexible selon le niveau et le style de jeu
• D’une tête de raquette qui peut être ovale ou isométrique (plus carrée)
• D’un cordage tendu entre 8 et 12 kg selon les préférences du joueur

Les matériaux utilisés varient selon le niveau :

• Aluminium pour les raquettes de loisir (bon marché mais lourdes)
• Graphite, carbone ou alliages pour les raquettes de compétition (légères et résistantes)

Les volants

Il existe trois types de volants :

• Volants en plastique : durables et économiques, idéaux pour les débutants et le loisir
• Volants hybrides (base en liège et jupe en plastique) : bon compromis pour l’entraînement
• Volants en plumes : utilisés en compétition, offrent les meilleures sensations et trajectoires mais s’usent rapidement

Les volants en plumes officiels sont composés de 16 plumes d’oie ou de canard fixées sur une base en liège. Ils pèsent entre 4,74 et 5,50 grammes et mesurent entre 62 et 70 mm de longueur. Leur vitesse est classée par couleur selon leur trajectoire (vert, bleu, rouge ou jaune).

En compétition de haut niveau, on consomme en moyenne 12 volants par match, ce qui représente un coût significatif.

Le terrain

Le terrain de badminton mesure 13,40 m de long sur 6,10 m de large (pour le double). Pour le simple, la largeur est réduite à 5,18 m. Le filet, situé au milieu du terrain, mesure 1,55 m de hauteur aux extrémités et 1,524 m au centre.

Le terrain est divisé en plusieurs zones :

• Zones de service avant et arrière, séparées par la ligne de service courte
• Côté droit et gauche, séparés par la ligne centrale
• Couloirs latéraux, utilisés uniquement en double

Les chaussures et vêtements

Les chaussures de badminton sont spécifiques avec :

• Une semelle non marquante adaptée aux sols sportifs
• Un bon amorti pour absorber les impacts des nombreux sauts
• Un maintien latéral pour sécuriser les chevilles lors des changements de direction

La tenue se compose généralement d’un t-shirt ou polo technique et d’un short ou jupe. En compétition, les tenues doivent respecter certaines règles établies par les fédérations.

Techniques et coups principaux au badminton

La maîtrise des techniques de base est fondamentale pour progresser au badminton. Voici les principaux coups à connaître :

Les services

• Service court : volant passant juste au-dessus du filet, tombant près de la ligne de service courte. Utilisé principalement en double et en simple pour varier le jeu.
• Service long : volant envoyé haut et loin, près de la ligne de fond. Idéal en simple pour repousser l’adversaire.
• Service tendu (flick) : service rapide et plat qui surprend l’adversaire attendant un service court. Très efficace en double.

Les coups offensifs

• Smash : frappe puissante et descendante, exécutée au-dessus de la tête. C’est le coup le plus rapide (jusqu’à 426 km/h en match officiel). Pour l’exécuter correctement, positionnez-vous sous le volant, armez votre bras en pliant le coude, puis fouettez avec l’avant-bras en transférant le poids du corps.
• Drive : frappe rapide et tendue, parallèle au sol, utilisée principalement en double pour maintenir la pression.
• Rush : interception agressive du volant près du filet, avant qu’il ne descende trop bas.

Les coups défensifs

• Dégagement : frappe haute et profonde qui repousse l’adversaire au fond du terrain. Peut être exécuté en coup droit ou en revers.
• Lob : frappe défensive qui envoie le volant haut et loin, généralement en réponse à un amorti ou une attaque au filet.
• Contre-amorti : réponse douce à un amorti adverse, gardant le volant près du filet.

Les coups de contrôle

• Amorti : frappe douce qui fait tomber le volant juste derrière le filet. L’amorti peut être joué en main haute (depuis le fond du terrain) ou en main basse (près du filet).
• Slice : frappe avec un effet latéral qui modifie la trajectoire du volant, rendant sa réception plus difficile.
• Push : poussée contrôlée du volant, souvent utilisée au filet pour créer des angles.

Techniques de déplacement

Le déplacement est crucial au badminton et repose sur plusieurs principes :

• Position de base au centre du terrain, jambes légèrement fléchies
• Déplacements en pas chassés ou en fentes selon la distance à parcourir
• Reprise de position centrale après chaque frappe
• Utilisation du saut pour les smashs et certains dégagements

Pour progresser, travaillez vos déplacements spécifiques vers les 6 zones principales du terrain : avant droit, avant gauche, milieu droit, milieu gauche, arrière droit et arrière gauche.

Fédération mondiale, compétitions et classements nationaux

Le badminton est régi par la Badminton World Federation (BWF), fondée en 1934 et dont le siège se trouve à Kuala Lumpur en Malaisie. La BWF compte 177 associations nationales membres réparties en 5 confédérations continentales.

Principales compétitions internationales

• Jeux Olympiques : compétition quadriennale la plus prestigieuse, avec 5 épreuves (simple hommes, simple dames, double hommes, double dames, double mixte)
• Championnats du monde : organisés annuellement sauf les années olympiques
• Thomas Cup : championnat du monde par équipes masculines, tous les deux ans
• Uber Cup : championnat du monde par équipes féminines, tous les deux ans
• Sudirman Cup : championnat du monde par équipes mixtes, tous les deux ans
• BWF World Tour : circuit annuel de 26 tournois classés par niveau (Super 1000, Super 750, Super 500, Super 300)
• BWF World Tour Finals : tournoi de fin de saison regroupant les 8 meilleurs joueurs/paires de chaque discipline

Systèmes de classement nationaux

Chaque pays a développé son propre système de classement pour organiser les compétitions nationales :

• France : système de séries (N1 à N3 pour le national, R4 à R6 pour le régional, D7 à D9 pour le départemental, P10 à P12 pour la promotion)
• Belgique : classement de 1 (meilleur) à 12, basé sur les moyennes de points des 20 derniers matchs
• Suisse : catégories A, B, C, D et NC avec différents degrés dans chaque catégorie
• Québec : 4 catégories (Élite, A, B, C) avec promotion possible mais sans rétrogradation automatique

Classement mondial

La BWF établit un classement mondial basé sur les points accumulés lors des tournois internationaux sur une période de 52 semaines. Les points attribués dépendent du niveau du tournoi et du stade atteint. Ce classement détermine les têtes de série dans les compétitions et la qualification pour les grands événements comme les Jeux Olympiques.

Les tournois sont classés selon leur importance, des Jeux Olympiques et Championnats du monde (niveau 1) aux tournois internationaux Future Series (niveau 6), avec une attribution de points correspondante.

Les meilleurs joueurs, joueuses et la pratique internationale

Le badminton mondial est dominé par les nations asiatiques, mais quelques joueurs européens parviennent à se distinguer au plus haut niveau.

Les légendes du badminton masculin

• Lin Dan (Chine) : surnommé “Super Dan”, double champion olympique (2008, 2012) et quintuple champion du monde, considéré par beaucoup comme le plus grand joueur de l’histoire
• Lee Chong Wei (Malaisie) : triple médaillé d’argent olympique et ancien n°1 mondial pendant 199 semaines
• Viktor Axelsen (Danemark) : champion olympique 2020, champion du monde 2017 et 2022, incarnation de la résistance européenne face à la domination asiatique
• Peter Gade (Danemark) : ancien n°1 mondial et figure emblématique du badminton européen
• Taufik Hidayat (Indonésie) : champion olympique 2004 et célèbre pour son revers considéré comme le plus puissant de l’histoire

Les championnes du badminton féminin

• Carolina Marín (Espagne) : championne olympique 2016 et triple championne du monde, elle a brisé l’hégémonie asiatique
• Zhang Ning (Chine) : double championne olympique (2004, 2008)
• Tai Tzu-ying (Taïwan) : joueuse au style spectaculaire, détentrice du record de semaines en tant que n°1 mondiale (148 semaines)
• An Se-young (Corée du Sud) : championne olympique 2024 et nouvelle star mondiale
• Saina Nehwal et PV Sindhu (Inde) : premières médaillées olympiques indiennes en badminton

Répartition géographique de la pratique

Le badminton compte près de 400 millions de pratiquants dans le monde, avec une répartition très inégale :

• Asie : bastion du badminton mondial avec la Chine, l’Indonésie, la Malaisie, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde et Taïwan comme nations dominantes
• Europe : pratique développée au Danemark, en Angleterre, en France, en Allemagne et en Espagne
• Amériques : pratique moins répandue, avec le Canada et les États-Unis comme principales nations
• Océanie : l’Australie et la Nouvelle-Zélande développent progressivement leur niveau
• Afrique : pratique en développement, notamment au Nigeria, en Égypte et en Afrique du Sud

En termes de licenciés, la Chine compte le plus grand nombre de pratiquants (plus de 100 millions), suivie par l’Indonésie et l’Inde.

Le badminton reste un sport où les femmes sont bien représentées, avec environ 36% de licenciées en France, un taux supérieur à celui d’autres sports de raquette.

Aspects médicaux, culturels et médiatiques du badminton

Aspects médicaux et bénéfices pour la santé

Le badminton est un sport complet qui sollicite l’ensemble du corps :

• Développement cardio-vasculaire intense (fréquence cardiaque moyenne entre 160 et 180 pulsations/minute en match)
• Renforcement musculaire global, particulièrement les jambes, les épaules et les avant-bras
• Amélioration des réflexes et de la coordination œil-main
• Développement de l’agilité et de la vitesse de déplacement

Une séance d’une heure de badminton permet de brûler entre 480 et 600 calories, davantage qu’au tennis sur la même durée.

Blessures fréquentes et prévention

Les principales blessures au badminton concernent :

• Les chevilles (entorses) lors des changements de direction brusques
• Les genoux (tendinites, lésions méniscales) dus aux nombreux sauts et fentes
• Le tendon d’Achille, particulièrement vulnérable
• L’épaule (tendinites) en raison des mouvements répétitifs de frappe
• Les yeux (traumatismes oculaires par impact du volant)

Pour prévenir ces blessures, une bonne préparation physique, un échauffement adapté, des chaussures appropriées et parfois le port de lunettes de protection sont recommandés.

Le badminton dans la culture populaire

Bien que moins médiatisé que d’autres sports, le badminton a inspiré plusieurs œuvres culturelles :

• Cinéma : “Full Strike” (Hong Kong), “Susi Susanti: Love All” (Indonésie), “Saina” (Inde)
• Manga/Anime : “Hanebado!” centré sur des joueuses de badminton lycéennes, “Blue Box” qui met en scène un joueur de badminton
• Littérature : “Méandre” d’Yves Hughes, plusieurs romans policiers avec des personnages pratiquant le badminton

Couverture médiatique

La médiatisation du badminton varie considérablement selon les régions :

• En Asie : couverture intensive avec des chaînes dédiées et des joueurs au statut de célébrités
• En Europe : couverture limitée, principalement lors des grands tournois
• Développement des plateformes de streaming comme BWF TV qui permettent de suivre les compétitions en direct

Les Jeux Olympiques constituent le moment de plus grande visibilité médiatique pour le badminton, permettant de faire découvrir ce sport au grand public tous les quatre ans.

Le développement des réseaux sociaux a également permis aux joueurs et aux fédérations de toucher directement les fans, contribuant à la popularisation du badminton au-delà de ses bastions traditionnels.

Avec sa combinaison unique de vitesse, d’adresse et de stratégie, le badminton continue de gagner en popularité mondiale, attirant de nouveaux pratiquants séduits par son accessibilité et son intensité.